Pistes de solution


La thérapie cognitivo-comportementale

 

 


La thérapie la plus répandue et éprouvée pour aider un enfant à surmonter son incapacité à parler dans certains contextes est la thérapie cognitivo-comportementale d’exposition progressive (« sliding in »). S’inspirant des principes de désensibilisation comme pour toute phobie, l’enfant est progressivement exposé à des situations sociales anxiogènes (en l’occurrence l’école), en commençant par des situations moins stressantes et en progressant vers des situations de plus en plus difficiles. 

Le parent (ou toute personne avec qui l’enfant parle dans son cercle de confiance, à la maison) n’a pas d’autre choix que d’assurer le rôle de thérapeute actuellement, étant donné que l’enfant mutique ne parlera généralement pas à un thérapeute dans un premier temps et qu'il se sentira plus en confiance avec son parent. Dans un scénario idéal, le thérapeute, formé au mutisme sélectif et aux thérapies cognitivo-comportementales, pourrait endosser ce rôle auprès de l’enfant en tissant un lien de confiance avec lui (encore faut-il que l’enfant réussisse à parler au thérapeute, ce qui n’est pas acquis dans beaucoup de cas) et en travaillant avec lui, à l’école (le lieu d’anxiété) pour le désensibiliser à sa crainte d’être vu ou entendu en train de parler. Le parent/thérapeute se rend donc 2 à 3 fois par semaine en classe avec l'enfant pendant 30 minutes lors d'une pause/récréation. Il sera seul avec l'enfant dans un premier temps. Une fois que l'enfant parle à son parent dans la classe, un copain de classe (celui avec qui l'enfant a plus d'affinités) sera introduit durant la séance de jeu. Une fois cette étape acquise, un deuxième camarade de classe sera convié, et ainsi de suite, de manière à arriver à grand groupe classe, ou toute la classe (selon le nombre et la faisabilité), en présence du parent. Il est important de faire venir l'institutrice.teur en classe, d'abord au fond de la classe, ou à la porte, puis de l'inviter à se rapprocher graduellement jusqu'à ce que l'enfant lui parle ou soit à l'aise en sa présence. Une fois tous ces stades franchis, le parent se retirera progressivement. Il est essentiel de pratiquer des jeux que l'enfant aime et de favoriser dans un premier temps des jeux qui ne nécessitent pas la parole, mais qui invitent l'enfant à bouger, à utiliser son corps, afin qu'il se détente physiquement. Peu à peu, des jeux impliquant un minimum de 'sons' seront envisagés (bruitages, soufflements, etc.) pour arriver très progressivement à des jeux verbaux. Voici en bref la marche à suivre pour accompagner votre enfant à l'école, en collaboration avec l'équipe enseignante. D'où l'importance de sensibiliser l'école au mutisme sélectif et à ses solutions.

En parallèle, il est recommandé d'inviter un à un des copains de classe (en commençant par les meilleurs copains) et d'inviter également l'instituteur.trice à rendre une visite à domicile, où il/elle pourra jouer avec l'enfant, qui sera alors dans sa zone de confort et donc plus enclin à se sentir à l'aise. L'objectif est toujours de créer d'abord un lien de confiance avec l'enfant. 

Nous travaillons actuellement sur un guide que pour tout parent ou enseignant pourrait suivre afin d'appliquer cette thérapie.