Vous êtes parent ?
Voici quelques conseils afin d'accompagner au mieux votre enfant mutique sélectif.
Se faire confiance
Il est essentiel en tant que parent de se faire confiance. Vous connaissez votre enfant mieux que personne. Vous voyez comment il réagit au quotidien, ce qui l'angoisse, le rassure et l'encourage, etc. Il est extrêmement difficile de trouver des professionnels en Belgique ayant de l'expérience dans le domaine du mutisme sélectif. Si vous êtes inquiet, n'hésitez pas à consulter un pédopsychiatre (en ayant bien conscience du délai d'attente), ou même votre médecin traitant ou pédiatre afin de lui faire part de vos inquiétudes. Parlez-lui du mutisme sélectif et de la thérapie cognitivo-comportementale (voir l'onglet Pistes de solution). Une fois que vous aurez obtenu un diagnostic, il sera plus facile pour vous de vous faire entendre auprès de votre entourage (ce qui aidera donc votre enfant à subir moins de pression) et d'entamer une collaboration avec l'école.
Diminuer la pression
Il est important de diminuer la pression à tous niveaux, tant à l'école qu'à la maison. Pour pouvoir parler, l'enfant doit se sentir serein et en confiance. S'il ressent une quelconque pression de parler, il parviendra encore moins à lâcher prise, à libérer de ses angoisses et à parler. Il convient dès lors de lui dire qu'il parlera quand il sera prêt, qu'il y parviendra et que vous l'y aiderez, mais qu'entre-temps, il peut se sentir libre de s'exprimer de manière alternative. Certains s'en sortent avec des gestes, d'autres utilisent des pictogrammes pour exprimer certains besoins comme 'je me suis fait mal', 'j'ai soif', 'je dois aller aux toilettes', etc.
Faire preuve d'empathie
Une
fois que vous avez vous-même compris en tant que parent(s) ce qu'était le
mutisme sélectif, parlez-en avec votre enfant. Verbalisez les
difficultés qu'il ressent en termes brefs et simples. Mettre des mots
sur leurs émotions aident les enfants à mieux les gérer, même (surtout)
petits. Vous pouvez lui dire que vous le comprenez, que vous savez à quel
point il est difficile pour lui de parler, que tout le monde a des peurs.
N'hésitez pas à évoquer ce qui vous fait peur par exemple. Il se sentira moins
seul et davantage compris.
Préparer l'enfant
Afin de diminuer les angoisses de l'enfant, anticipez les visites de la famille ou d'amis, prévenez-le du nombre de personnes/d'enfants présents, donnez le nom de ces personnes. Si vous faites une sortie, informez-le du programme, anticipez les moments plus compliqués, n'hésitez pas à arriver en avance pour qu'il prenne ses marques et se sente plus en confiance. Si la séparation est difficile, par exemple à l'école, confiez-lui un objet transitionnel (doudou, bracelet, ou petite pierre dans la poche) en lui disant avec confiance que cet objet lui donnera toute la force nécessaire pour affronter sa journée.
Renforcer la confiance en soi
Il est important de renforcer la confiance de votre enfant en l'encourageant et le félicitant pour chaque petit progrès. Le plus dur est toujours le premier pas. Dès qu'un pas est franchi, vous pourrez capitaliser sur ce progrès et lui rappeler qu'il a pu le faire et qu'il sera donc capable de réitérer l'expérience. Concentrez-vous sur ce qu'il a déjà accompli plutôt que sur ce qu'il lui reste à accomplir. Si une situation semble difficile, rassurez-le et relâchez la pression en lui disant qu'il peut prendre le temps de s'habituer à son rythme, que personne ne le brusquera.
Créer une équipe autour de l'enfant
La clé pour accompagner votre enfant est de collaborer avec l'école s'il est mutique en classe, ainsi qu'avec les éventuels professionnels qui vous aident ou aident votre enfant (psychologue TCC, psychiatre, logopède ou autre) si vous avez la chance de trouver un professionnel connaissant le mutisme sélectif. Créez une équipe autour de votre enfant afin de savoir comment il évolue au sein de l'école, quelles sont ses difficultés, ses progrès. Un cahier de communication à glisser en parallèle du journal de classe de l'enfant peut être un bon moyen de communiquer avec l'instituteur.trice, qui peut y noter les progrès de l'enfant régulièrement.
Réagir face à l'entourage
Il est difficile en tant que parents de faire face aux questions et aux réflexions de l'entourage, que ce soit la famille, le personnel scolaire, les amis ou les inconnus à qui l'enfant ne parle pas. Prenez le temps d'expliquer à vos proches et aux personnes qui côtoient votre enfant, qu'il s'agit d'angoisses et non d'un refus de parler. Sensibilisez-les. Si le temps ou l'énergie vous manque, dites simplement qu'il lui faut du temps et qu'il parlera quand il sera prêt. Si une personne s'adresse à votre enfant en attendant une réponse, laissez à votre enfant 5 secondes pour lui donner l'occasion de répondre, et après 5 secondes, répondez en disant qu'il lui faut du temps.
Trouver du soutien
Avoir un enfant qui souffre mutisme sélectif est compliqué à vivre en tant que parent car on se sent souvent seul et démuni face à la différence de son enfant, au manque de réponses du corps médical, au manque de compréhension du personnel scolaire ou de l'entourage. Il est donc essentiel de se faire aider en tant que parent/couple, que ce soit sous forme de suivi psychologique, sophrologie, méditation, hypnose, sport, détente ou toute discipline qui vous aide à souffler, à prendre soin de vous et à vous libérer de vos propres angoisses ou d'un sentiment de culpabilité. Rejoignez également les groupes de parents d'enfant MS sur les réseaux. Notre groupe en Belgique est 'Mutisme sélectif Belgique' et le groupe français assez actif est "Ouvrir la Voix (association francophone d'entraide sur le mutisme sélectif"). Vous constaterez que vous n'êtes pas seuls. Suivez notre page Facebook Mutisme sélectif Belgique pour rester informé.
Sortir de la zone de confort
Sachant les difficultés de votre enfant, vous pourriez, en tant que parent, être tenté de ne plus sortir pour éviter de le mettre dans des situtations anxiogènes. Il est bon de garder un équilibre entre laisser votre enfant dans sa zone de confort et l'encourager à en sortir de temps à temps pour le stimuler à relever des petits défis. Les défis doivent évidemment rester réalistes et adaptés aux capacités actuelles de l'enfant. N'hésitez pas à inviter son meilleur copain de classe par exemple, et puis un autre copain (toujours un à un, pas en groupe dans un premier temps) pour qu'il s'entraîne à gérer ces situations, tout en se sentant en sécurité dans son cocon, avec vous. Il ne parlera pas au début, mais persévérez sans forcer la parole, juste en jouant, en allant se dépenser dehors, en faisant des jeux physiques pour que l'enfant se sente en confiance. Cela s'inscrit dans la thérapie cognitivo-comportementale (section "Pistes de solutions).