FAQ

Le mutisme sélectif touche-t-il uniquement les enfants ?


Si le mutisme sélectif touche majoritairement les enfants, il peut également parfois toucher des adolescents et des adultes. Si la peur de parler n’est pas prise en charge jeune, elle peut en effet perdurer. On parle davantage de mutisme sélectif chez les enfants car on le détecte généralement au début de la scolarité (en étant attentif) ou en début de primaire. Le MS passe souvent pour de la timidité car le grand public ne connait pas l’existence de ce trouble. L’école et les parents ne s’inquiètent pas, surtout si l’enfant se comporte normalement à la maison. Grâce à un accompagnement adéquat, l’enfant pourra surmonter ses difficultés en quelques mois ou quelques années. Certains (une minorité) n’auront pas besoin d’aide et parviendront seuls à se mettre à parler petit à petit (mais attention à l'anxiété sous-jacente !). Il n’y a pas d’âge limite à partir duquel le mutisme sélectif ne peut plus être surmonté. Cependant, il a été prouvé que plus l’enfant est jeune, plus il parviendra à vaincre rapidement sa peur de parler. Un adolescent qui a eu l’habitude de se réfugier dans le silence et que l’entourage a accepté « comme tel » aura plus de mal à en sortir. Toutefois, si vous êtes dans le cas, ne vous résignez pas. Agissez sans tarder ; il existe des solutions.



Quelle est la prévalence du mutisme sélectif ?


On estime aujourd’hui que le mutisme sélectif touche à peu près 1 enfant sur 140. Statistiquement, il y aurait donc dans chaque école de taille moyenne au minimum un enfant mutique. Ce trouble est toutefois sous-diagnostiqué étant donné qu'il est méconnu et confondu avec de la timidité dans de nombreux cas.


 



Quelle est la différence entre timidité et mutisme sélectif ?


Certains enfants sont plus timides que d'autres. Pour beaucoup, la timidité passe avec l’âge. Et même si elle persiste, la timidité n'est pas une tare. Les enfants timides seront généralement capables de parler ou exprimer leurs besoins, même si c’est à voix basse ou plus difficilement. Cela dit, quand cette timidité devient problématique ou handicapante pour l'enfant, quand l'enfant évite systématiquement certaines situations et que l’anxiété est trop importante, il convient de se poser les bonnes questions. Si l'enfant n'ose pas parler dans certains contextes de manière persistante mais s'exprime normalement à la maison ou avec ses proches, on parle alors d'un trouble anxieux caractérisé par du mutisme sélectif. Un enfant souffrant d'un mutisme sélectif très ancré ne pourra pas s'exprimer même en situation d'urgence, contrairement à un enfant timide.





Quelles sont les causes du mutisme sélectif ?


Le MS n’a pas de cause spécifique connue. Il n'apparaît pas spécialement à la suite d'un traumatisme (contrairement au mutisme total qui peut survenir après un événement traumatique). Il existe certes des facteurs favorisant l’apparition de ce trouble : un tempérament timide ou anxieux, une prédisposition familiale de mutisme sélectif, d’anxiété ou de timidité, des difficultés de langage, une adaptation à une nouvelle culture/une nouvelle langue, un isolement social et/ou géographique du système scolaire. Les enfants mutiques sont souvent des enfants dotés d’une hypersensibilité et ont besoin d’un certain temps d’acclimatation. L’enfant va paniquer dès la première situation où l’on attend de lui qu’il parle à l’école par exemple, et va ensuite développer une anxiété associée à la salle de classe, aux élèves, à l’enseignant et à l’école en général. Il s'agit d'une inhibition comportementale. Avec le temps, l’enfant va ainsi développer une stratégie d’évitement en se taisant face aux situations anxiogènes. C’est sa manière à lui de se protéger. 



Dois-je consulter ? Et qui consulter ?


Il est utile de consulter un médecin (pédopsychiatre, neuropédiatre, pédiatre, ou autre) en qui vous avez confiance, qui comprendra votre situation. Malheureusement, le mutisme sélectif étant méconnu, les médecins connaissent généralement le terme mais pas nécessairement la thérapie à mettre en place (la thérapie cognitivo-comportementale). Parlez-leur de notre association, du mutisme sélectif et de la thérapie cognitivo-comportementale. Le médecin doit être un allié et faire partie de l'équipe créée autour de l'enfant, car il sera un acteur déterminant pour poser le diagnostic et apportera ainsi de la crédibilité auprès de l'école pour permettre aux parents d'agir au sein de l'école (en mettant en place la thérapie en question).



Mon enfant doit-il suivre une psychothérapie ?


La psychothérapie implique de parler à un psychologue ou un psychiatre. Or, l'enfant mutique n'est justement pas dans le langage verbal et ne va pas toujours réussir à parler avec le praticien (dans ce cas, cela va non seulement être inutile, mais renforcer le stress de l'enfant). Dans certains cas, une fois la confiance tissée, l'enfant se mettra à parler. Toutefois, la psychothérapie ne 'traite' pas le problème de fond. Elle peut parfois aider à verbaliser certaines angoisses. La seule façon pour l'enfant de s'exprimer oralement dans tout contexte sera d'appliquer la thérapie cognitivo-comportementale. Cette méthode vise à accompagner l'enfant dans le lieu qui est source d'anxiété afin de le désensibiliser progressivement à sa peur de parler (voir l'onglet Pistes de solution). Le point de départ, avant la parole, est que l'enfant se sente en sécurité et en confiance, pour ensuite pouvoir commencer à s'exprimer oralement.


Dans quel cas la médication est-elle indiquée ?


La médication peut aider dans les cas où l’anxiété est trop ancrée et/ou que la thérapie cognitivo-comportementale seule ne fonctionne pas. Des recherches ont montré que la combinaison entre un certain type de médication réduisant l'anxiété (hors anxiolytiques) et la thérapie cognitivo-comportementale peut donner de bons résultats. Si l'enfant présente d’autres difficultés telles que des troubles du comportement (opposition, intolérance à la frustration), des troubles du sommeil, des troubles alimentaires, etc, il est recommandé de consulter un spécialiste qui pourra investiguer les causes et envisager une prise charge (médicamenteuse ou non).